Dialogue de sourds
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Lors de cette séance de négociation du 15/10/2010 la Direction et les syndicats ont abordé les thèmes suivants :
- Salaires
- Revalorisation des barèmes
- Durée et organisation du travail
- Egalité professionnelles
- Intéressement
Salaires
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CGT propose :
- Pas de salaires inférieurs à 2050€ net mensuel, sur 13 mois
- Reconnaissance de l’ancienneté par une augmentation de 2% par an des salaires.
- Ajustement des salaires au coà »t de la vie par une augmentation de 10% des salaires
- Augmentations individuelles
- Enveloppe de 160€ par salarié versée égalitairement
- Les salariés éligibles indépendamment du projet NICE
- Transparence totale quant aux règles d’octroi des attributions financières supplémentaires (RCI).
- Heures supplémentaires :
- Systématisation de la récupération ou du paiement de toute heure supplémentaire effectuée quelle qu’en soit la raison.
- Maintien du salaire pendant le congé paternité.
- Rémunération des congés exceptionnels en cas de maladie ou d’accident d’un enfant (suppression de la franchise, maintien du salaire à partir du premier jour)
La direction ne veut pas sortir du cadre de la convention.
La CGT proteste et considère que l’entreprise peux faire mieux, si elle veut, que la convention.
La Direction ne veut pas faire mieux pour ses salariés et rappelle les dispositions conventionnelles pour l’enveloppe d’augmentations individuelles (RCI ou révision de classification) qui prévoit 1,55% d’augmentation au minimum. La modalité de répartition est de la responsabilité de l’employeur.
La direction donne le tableau des augmentations automatiques. C’est une base soumise aux managers.
La proposition de la direction est de 1,70% d’enveloppe de la masse à répartir, soit 14200 € brut de Masse salariale par mois, sans modalité de répartition particulière.
La CGT trouve que c’est ridicule, face aux 1,125 milliard d’euros de bénéfices du Crédit Agricole en 2009 [1] , et aux 10,3 milliards d’euros pour le 1er semestre 2010 de produit net bancaire, en progression de 19,4 % sur le premier semestre 2009.
La CGT rappelle par ailleurs que les salariés ne résonnent pas en masse salariale, qui est une préoccupation de la direction, mais en salaire, qui est une préoccupation des salariés.
Mais il convient d’ajouter qu’une entreprise qui fait le choix de maintenir sa masse salariale sous un seuil, se met obligatoirement devant une difficulté lorsqu’elle consent des augmentations de salaires. Faire ce choix conduit c’est refuser toute augmentation ou supprimer des emplois ...
Barèmes divers
- Tickets restaurants
-
- Le SNECA/CGC propose :
- une répartition équitable.
- Le SNECA/CGC propose :
-
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
-
- La CGT propose :
- Tickets restaurant +1€
- Tickets restaurant à tout le personnel, avec utilisation possible dans les restaurants d’entreprise assurant l’accueil de tous les salariés.
- La CGT propose :
La direction assure que la répartition est équitable, mais non égalitaire. Pour Maurin, le Gérant du Restau peut accueillir tout le monde. Pour répondre au SNECA-CGC, la direction veut bien rendre égalitaire, mais en supprimant les TR à Maurin, si c’est la demande du SNECA/CGC...
Le SNECA/CGC répond que ce n’est pas sa demande.
La Direction, sur la partie revalorisation, rappelle que l’année dernière l’augmentation consentie était de 12,5%. De ce fait, la direction ne veut pas augmenter la part employeur.
- Mutuelle
-
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- Le SNECA/CGC propose :
-
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
-
- La CGT propose :
- d’anticiper le risque d’augmentation des cotisations évoqué :
- En cas d’augmentation supérieure à 2,3%, augmentation de la part du salarié de 2,3% maximum, l’entreprise assurant la prise en charge du reste
- En cas d’augmentation inférieure à 2,3%, augmentation prise en charge par moitié entre le salarié et l’entreprise
- d’anticiper le risque d’augmentation des cotisations évoqué :
- La CGT propose :
La CGT explique que les tarifs ont de forte chance d’augmenter. Compte tenu de l’augmentation collective nationale de 2,3% proposée par la FNCA en 2010, pour tenir compte de l’augmentation du coà »t de la vie [2], la CGT propose que le salarié prenne à sa charge une augmentation maximum de 2,3%, l’employeur assumant la part au dessus de 2,3%. Si l’augmentation des cotisations était inférieure à 2,3% , la CGT propose le partage de l’augmentation.
La Direction refuse d’augmenter sa participation à la mutuelle, dans la mesure où le versement est basé sur la masse Salariale qui sera de fait augmentée [3].
- Conditions bancaires
-
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- Le SNECA/CGC propose :
-
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
-
- La CGT propose :
- quelles soient identiques aux employés CR du site sur lequel est ouvert le compte du salarié
- La CGT propose :
La Direction explique qu’elle ne peut renégocier avec les CRs les conventions qui définissent cet avantage, par ailleurs limité par la loi à 30% de réduction des tarifs client.
La CGT veut bien entrer en négociation avec les CR, puisque la Direction du GIE n’a aucun pouvoir.
La Direction corrige : elle n’a pas la volonté de renégocier ce point pour ses salariés.
- Barèmes
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- Le SNECA/CGC propose :
-
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
-
- La CGT propose
- +2,3% (comme RCP)
- La CGT propose
La direction considère ne pas avoir à faire de revalorisation et rappelle que le changement de la convention en 2007 porte sur l’abandon du point, pour éviter les augmentations sur tous les compartiments de rémunération.
La CGT le regrette pour les salariés [4], et argumente que les frais d’hébergement et restauration augmentent fortement. Et que le projet NICE augmente aussi le nombre de déplacements et en conséquence la part de frais mal remboursés.
La direction évoque que la TVA de la restauration est passée de 19,6% à 5,5%, et que le GIE est dans une fourchette convenable. Pour les astreintes, la revalorisation a été substantielle l’année dernière.
- Déplacements
-
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- Le SNECA/CGC propose :
-
- La CFTC propose :
- Une allocation versée au cas par cas pour les personnes qui se déplacent beaucoup, avec un montant et une sélection au choix de la direction.
- La CFTC propose :
-
- La CGT propose :
- Une Prime de contrainte familiale :
- 40€ par déplacement au delà de 2 dans le mois
- Assurance avec franchise 0€ prise en charge par l’employeur
- Prévoyance prise en charge par l’employeur en cas d’accident de trajet
- Une Prime de contrainte familiale :
- La CGT propose :
La CGT explique la nécessité du versement d’un accord « Prime de contrainte familiale  » qui fixe les règles d’éligibilité et montant pour que les salariés soient tous traités de la même manière, avec la prise en charge de la franchise de l‘assurance et une prévoyance particulière lors des déplacements.
La direction regardera les conditions de versement des assurances relatives aux accidents de trajet ou de travail. Mais dans le contexte actuel, la direction ne veut pas modifier les dispositifs existants, que ce soit pour la prévoyance ou par des primes.
La CGT insiste expliquant que la prime permet le dédommagement de frais de garde ou permet d’améliorer le quotidien d’une vie à l’hotel (ciné, livre etc ...), la CGT explique aussi que ce serait un moyen pour la Direction de limiter les déplacements à ceux qui sont nécessaires uniquement, mais la direction ne veut pas compenser la contrainte de déplacement.
Egalité professionnelle
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CGT propose :
- de reprendre l’accord d’égalité professionnelle initié l’année dernière, et pour lequel la direction a refusé de rentrer en négociation
L’entreprise considère que l’égalité professionnelle est respectée car les personnes sont classées à RCE identique dans l’emploi, quelque soit leur sexe. Et que personne n’a le sentiment qu’il existe des discriminations ...
La CGT remarque que des emplois ont des écarts de rémunération brute entre les femmes et les hommes de 74% , d’autre, de 25 à 30%. Ces chiffres sont ceux donnés par la direction.
La Direction est étonnée mais donnera les explications. Elle pense qu’il s’agit de l’effet des temps partiels.
La CGT réfute cette analyse, car dans ce cas sur le niveau de classification 10, il y aurait tout le personnel féminin à temps partiel, pour satisfaire cette explication ! La CGT rappelle aussi que l’accord de NAO 2009 prévoyait une répartition des RCI favorisant les femmes pour certains métiers et classifications afin de corriger des écarts constatés [5].
La direction trouve que la convention est suffisante sur ce sujet et interroge les autres syndicats.
Le SNECA/CGC n’a pas étudié les tableaux
La CFTC n’a rien à dire.
Durée et organisation du travail
- Le SNECA/CGC propose :
- pas de proposition.
- La CFTC propose :
- pas de proposition.
- La CGT propose :
- Une réflexion sur le télétravail sur les sites du Crédit Agricole et à domicile.
La Direction ne souhaite pas réfléchir à ce sujet qui sera traité au niveau national.
-
- Journée de solidarité offerte aux salariés
La Direction répond que la journée solidarité est la Journée de pentecôte, financée par le salarié (1 AJC).
-
- Remplacements
- Mesure immédiate en reconnaissance des efforts et de l’investissement des salariés dans la période d’instabilité actuelle, générée par NICE : Prime égalitaire de 1.000 euros
- Remplacements effectifs des absences (maladies, formations, congés, réunions, autres projets, mandats Instances Représentatives du Personnel ….) à qualification égale.
- Prise en compte effective dans l’activité de tous les actes effectués (travail administratif, formations)
- Remplacements
La Direction ne veut pas prendre de mesures particulières sur les remplacements.
-
- Articulation et conciliation entre vie professionnelle et responsabilités familiales.
La CGT demande à la direction d’ouvrir le débat pour concilier au mieux la vie professionnelle et les responsabilités familiales.
La direction refuse considérant que cela relève de la sphère privée.
La CGT rappelle que lorsque l’organisation du travail est trop décalée vis à vis des contraintes privées, le stress généré et ses effets sur la santé du salarié sont de la responsabilité de l’employeur. Par ailleurs, la CGT regrette aussi qu’aucune solution ne soit recherchée pour permettre à un salarié qui aurait de fortes contraintes privées de participer à des projets porteurs pour le développement de sa carrière professionnelle et/ou son épanouissement.
Mais rien n’y fait, la Direction se refuse à tout échange ...
Intéressement
- Le SNECA/CGC propose
- la reconduction de l’accord d’intéressement, en modifiant les modalités de versement : dernier choix plutôt que versement sur le DAV (sauf la première fois)
- La CFTC propose
- idem SNECA/CGC
- La CGT propose
- L’abandon de l’intéressement pour réintégrer les montants versés en net (15% du salaire) sur le salaire net.
La Direction est d’accord avec la proposition CGC/CFTC et demande quels seraient les signataires d’un tel accord :
Le SNECA/CGC et la CFTC signeront, la CGT ne signera pas.
Notre impression sur cette lamentable séance de négociation :
La Direction reste fermée à tout dialogue et à toute avancée sociale pour les salariés du GIE EXA. Les seuls instants de détente pour certains fà »rent les plaisanteries laissant entendre que les avancées sociales sont d’une autre époque.
Dans la mesure où ces remarques n’étaient que des plansanteries [6], il convient probablement de comprendre aussi que l’obligation légale qui s’impose à l’employeur de négocier annuellement n’est qu’une boutade [7].
Nous faisons de notre mieux pour faire valoir les droits des salariés de négocier chaque année [8], dans le but d’acquérir des droits nouveaux pour les salariés, droits qui améliorent les conditions de travail et de vie.
Ces améliorations éventuelles ne représentent qu’une petite part de la richesse créée chaque année par le travail des salariés, petite part que nous revendiquons, lors des négociations, au bénéfice des salariés, petite part que l’employeur choisit de donner aux actionnaires en refusant toutes nos demandes, mais petite part d’un gâteau qui a le mérite d’exister ne l’oublions pas ...
Nous n’avons pas eu la majorité (lors des élections au Comité d’Entreprise), nous n’avons en conséquence que peu de poids et peu de marge de manÅ“uvre dans le rapport de force indispensable à de vrais négociations mais notre volonté reste intacte.
Pensez-y aux prochaines élections...
[1] ce qui représenterait 7000€ de plus pour les 160000 salariés, que le CA a préféré verser aux actionnaires
[2] et la Fédération annonce déjà qu’elle tiendra compte lors des augmentations prochaines de la réelle augmentation du coà »t de la vie ajustée en fin d’année
[3] ainsi l’augmentation de la part employeur sera pleinement maitrisée et limitée à 2,3%, le salarié assumera le reste ...
[4] cette mesure est aussi responsable d’une considérable perte du pouvoir d’achat des salariés du Crédit Agricole et justifie la demande de 10% d’augementation de salaire
[5] que l’écart soit issu d’une volonté ou d’un héritage la CGT considère qu’il doit être corrigé
[6] selon la Direction et certains syndicats
[7] pour lui
[8] en les utilisant